Ce que vous devez savoir
Vous avez la poitrine que vous devez avoir, en fonction de votre morphologie, de votre croissance et de vos particularités hormonales, congénitales, voire ethniques. Même si cela vous choque, c’est une évidence, au même titre que le nez et la silhouette.
En revanche, vous êtes tout à fait en droit d’en contester la forme et le volume. Cette demande peut être légitime, bien qu’antinaturelle.
Cela étant dit, il faut bien comprendre que vos souhaits sont une chose, mais l’obtention d’un superbe résultat harmonieux et invisible est autre chose…
L’intérêt de ce genre d’opération est d’obtenir une nouvelle poitrine, magnifique, naturelle et donc proportionnée. On ne réopère pas sans arrêt, on ne change pas d’avis tous les ans, etc. Bref, on ne fait pas joujou avec ses seins.
Je dois vous mettre en garde dès à présent afin que vous compreniez les tenants et aboutissants d’une telle opération :
- Tout corps étranger imposant implanté dans le corps, posera un problème un jour ou l’autre, dans des délais variables, et ce d’autant plus qu’il n’est pas ou mal adapté à votre corps.
- Ce n’est pas vous qui décidez de la taille et de la forme de l’implant idéal, c’est votre corps… Une vingtaine de facteurs entrent en jeu : taille, niveau de graisse, forme, position du mamelon, ptose, asymétrie, largeur du thorax, base du sein, qualité de la peau, etc. Une seule taille et forme de prothèse sera parfaitement adaptée, et vous permettra d’avoir un sein naturel, que vous auriez eu si la croissance du sein avait été plus importante. Tous les ennuis, ou les résultats bizarres viennent d’implants trop gros ou mal adaptés.
- N’oubliez jamais que votre propre sein va vieillir, que la peau va se fragiliser, que vous aurez peut-être des grossesses, etc. Le résultat va se détériorer obligatoirement avec l’âge. Les ennuis sont proportionnels à la taille de l’implant et à sa vitesse de détérioration ; ce qui est amusant, très sexy à 20 ans l’est beaucoup moins à 40 ans quand des ré-opérations arrivent, et que votre sein devient plus une préoccupation qu’un avantage ou un atout.
- Une prothèse abîme le sein, le comprime, fait fondre la glande et la graisse, et ce qui était beau au début devient une source de gêne, de complexe voire de gros problèmes.
Cela étant dit c’est une opération magique, avec un taux de satisfaction énorme si la patiente et le chirurgien restent raisonnables.
Les techniques chirurgicales
il n’ y a pas d’alternatives sérieuses
1) L’implantation de prothèses mammaires
Il s’agit, dans tous les cas, de glisser un implant en arrière du sein pour en augmenter le volume.
Les incisions seront discutées entre vous et moi. Chacune présente ses intérêts et inconvénients, sachant qu’elles sont toutes en général de bonne qualité. Priorité à la sécurité, au bon sens, et à la prévision de problèmes ultérieurs. N’oublions pas que chaque cas est unique !
Il en va de même pour le choix de la prothèse (forme et taille) et l’emplacement sous le muscle ou sous la glande.
Il n’y a pas de règle en la matière, le but étant d’obtenir le résultat le plus beau possible, naturel et adapté à votre cas. Avec une deuxième priorité : la sécurité de l’acte opératoire et la prévision d’opérations ultérieures toujours possibles.
L’opération demande une anesthésie générale et 24 h d’hospitalisation.
Les douleurs variables sont maîtrisées et l’impotence relative est de sept jours, avec limitation souhaitée des mouvements des bras. Vous oublierez complètement votre intervention au bout d’un mois environ.
2) L’implantation de graisse autologue
C’est une alternative chirurgicale prometteuse à la pause d’implants, mais qui se confronte à quelques difficultés :
- Il faut beaucoup de graisse disponible (minimum 800 grammes pour obtenir un résultat satisfaisant modéré, car une partie de la graisse ne « prendra pas »)
- Or les patientes demandeuses sont souvent plutôt minces
- Par ailleurs, pour des raisons de sécurité, nous n’avons pas le droit de faire cela chez des patientes de plus de 30 ans qui par ailleurs ne doivent pas avoir d’antécédents familiaux de cancer du sein
Ce procédé est encore très surveillé et encadré par les autorités sanitaires, ce qui est normal, et est plus souvent utilisé pour améliorer des résultats sur prothèse (peau fine, manque de capiton graisseux, asymétrie….) et pour gérer des dégradations inesthétiques avec le temps.
Il est envisageable que dans quelques années, grâce aux cultures de cellules graisseuses et aux études de morbidité plus poussées, ce procédé remplace les prothèses, ce qui est souhaitable, bien entendu.
En conclusion, c’est une opération qui appelle un superbe résultat. Si ce ne doit pas être le cas, il vaut mieux ne rien faire plutôt que de remplacer des problèmes par d’autres.
Seule une ou plusieurs longues consultations nous permettront de nous faire une idée sur le bien-fondé d’une telle décision.
Chaque cas est particulier et il ne suffit pas d’augmenter un sein pour qu’il soit plus beau, bien au contraire le résultat peut être pire ! Les ennemis des beaux résultats sont la peau, la ptose, et la quantité de glande et de graisse, à tel point que souvent l’opération devra être totalement déconseillée.